Matéo Mavromatis

Doctorant Arts et Esthétiques de la scène Aix Marseille Université

Papa Part Maman Ment Mémé Meurt #Experimentation

J’ai abordé ce travail avec la volonté de mettre en place un processus de recherche et de création artistique. Dès le début de l’année, j’ai eu la volonté de concevoir cet espace vierge comme celui d’un terrain d’expérimentation où je pourrais mettre en pratique les notions que j’apprenais en licence et au fil de mes rencontres littéraires, théâtrales et humaines.
J’ai choisi un texte à la forme assez souple pour se plier à mes futures envies. Je souhaitais un texte dont le sujet puisse parler au principaux intéressés, ces jeunes garçons et filles en devenir. Je savais déjà que mon travail théâtral tournerait autour d’une langue, je cherchais donc un texte de théâtre écrit avec un véritable sens du rythme et du verbe. Ce cahier des charges assez précis me conduisit rapidement vers Papa part, Maman ment, Mémé meurt de Fabienne Yvert. Rebecca Piednoir, responsable de la bibliothèque du théâtre Joliette Minoterie, m’en ayant dit beaucoup de bien.
La pièce se divise en trois parties et fonctionne presque toujours sur le même mécanisme : l’auteure propose sur un paragraphe un jeu d’écriture (répétition, allitération, thèmes, jeux de mots) qu’elle pousse à son paroxysme. Au paragraphe suivant, un autre jeu d’écriture est proposé et ainsi de suite. Au sein d’une partie (Papa qui part, Maman qui ment et Mémé qui meurt) il n’y a pas de continuité scénaristique et les paragraphes peuvent être pris – et donc travaillés – indépendamment.
Je n’avais pas du tout envie de défricher la pièce avant d’entamer le travail au plateau. Je ne l’ai pas étudié à la table. J’avais le sentiment qu’il ne fallait pas arriver avec une idée prédéfinie de la manière de dire ce texte, mais qu’il se prêtait au contraire à vivre spontanément dans la bouche d’un comédien. J’ai pensé qu’il serait temps de l’affiner, de l’entendre, de le tailler à vif au rythme de la matière que me fournirait la licence Art de la Scène.
Dès le mois de septembre, j’avais donc défini : d’une part mon objectif (entreprendre des expériences théâtrales avec la matière brute que ces jeunes comédiens pourraient m’apporter), et d’autre part mon outil de travail (cette pièce énigmatique). Pour autant, je n’avais aucune idée de la forme finale que prendrait ce projet et c’était ce qui m’excitait : mettre en place un bouillon de culture et le voir évoluer, se façonner au fil de l’année.

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