Matéo Mavromatis

Doctorant Arts et Esthétiques de la scène Aix Marseille Université

Fougaro Art Center, quand l’art devient central, une redéfinition du CUT-UP.

« Je vous en supplie faites quelque chose 

apprenez un pas, une danse, quelque chose qui vous justifie,

 qui vous donne le droit d'être habillés de votre peau de votre poil 

apprenez à marcher et à rire parce que ce serait trop bête à la fin 

que tant soient morts et que vous viviez sans rien faire de votre vie. »

Charlotte Delbo

Il y a, sous la chaleur implacable du soleil grec, au bord du bleu Péloponnèse, une petite ville portuaire : c’est Nauplie, ancienne capitale historique de la Grèce, ancienne ville industrielle devenue petit spot touristique. Ses murs ocre et rosés dessinent un labyrinthe de fleurs, de palmiers, de boutiques, de tavernes, surplombés par une imposante forteresse. 

Il y a, juste à l’extérieur de cette ville, une ancienne usine ressuscitée en un lieu  d’art pluridisciplinaire, s’y mêle une galerie d’exposition, un bistrot, deux bibliothèques et un atelier de pratique des arts. 

Disons-le d’emblée, Fougaro est une anomalie. Presque tout y est gratuit, ouvert à tous les publics et cherchant toujours à s’ouvrir davantage. Fougaro a traversé la crise économique extrêmement féroce en Grèce. Le visage de Nauplie a profondément changé pendant ces dix années d’austérité. De nombreuses boutiques ont fermé, les touristes se sont raréfiés et, comme souvent, l’art et la culture sont dans les premiers à en avoir subi les conséquences. Fougaro, tel un phare dans la nuit, a tenu bon. Pour exemples, l’exposition Black&Bleu d’octobre à mars 19/20 de Fougaro rassemblait 73 artistes nationaux et internationaux, durant les dernières vacances, des stages d’art ont été proposés aux enfants, les bibliothèques sont ouvertes tous les jours. D’autres activités sont organisées comme des soirées cinéma, des performances, des concerts, des rencontres, un book club, des séminaires. L’initiative semble en fait disproportionnée par rapport à la taille de la ville : 17 000 habitants. Cette exception a vu le jour à l’initiative  d’une personne, une femme d’affaires et une artiste : Florica Kyriacopoulos. 

Pour donner quelques rapides éléments biographiques, après des études supérieures en philosophie politique aux États-Unis Florica Kyriacopoulos lance l’une des premières stations de radio privée en Grèce tout en étant correspondante de The Guardian. Dès ses 20 ans, elle débute une collection d’oeuvres d’art, majoritairement contemporaines, qui n’a depuis cessé d’évoluer pour devenir FKPcollection. Quand Florica Kyriacopoulos  se rend compte que ses projets futurs et ambitieux pour la radio ne pourront trouver d’aboutissements, elle prend ses distances et se consacre à son art. D’abord la peinture, puis des installations, des collages et de la photographie qui donneront lieu à une dizaines d’expositions de ses travaux. Florica Kyriacopoulos achète l’usine abandonnée qui deviendra Fougaro lors d’une vente aux enchères organisée par la Banque Nationale de Grèce en 1997. Après 5 ans de démarches administratives, les travaux de transformation débutent en 2002, le lieu ouvre en 2005.

Si, dans sa structure, Fougaro semble se calquer sur le modèle des friches d’art que l’on retrouve dans les grandes métropoles mondialisées, il apparait vite que le lieu ne peut et ne veut pas prétendre ni au même public et ni à la même fonction. L’objectif de Fougaro n’a par exemple pas du tout été dans un premier temps d’attirer des touristes à Nauplie mais pour le moins de profiter socialement et artistiquement au rayonnement du territoire. Pour le moins puisqu’il semble en fin de compte que l’intérêt de Fougaro soit ailleurs. Ce n’est pas un lieu où l’on vient « consommer » de l’art c’est autre chose. Cet article a pour ambition de dessiner les contours de cet autre. 

Dans un entretien donné à des étudiants de l’université américaine Mount Holioke, Florica Kyriacopoulos déclare : « I consider FOUGARO my major work of art, and plan to present it as such in 2021, when I think it will have reached a kind of completion in both form, content and spirit… ». 

Voilà déjà une piste. En 2018 la désignation « Art Center » est venue se greffer à l’étiquette Fougaro pour remplacer, voir se poser en opposition au terme employé officieusement de centre culturel. L’utilisation du mot Art désigne bien plus que le simple contenant d’un lieu. Il transforme un espace en objet. Ainsi les choses se déplacent et il nous faut questionner notre regard sur l’existant. Qu’est-ce qu’un lieu vivant et actif qui est une oeuvre d’art ? 

Pour que le lecteur s’imagine bien de quoi il est question, nous nous proposons de nous arrêter quelques instants sur une expérience précise de ce que propose Fougaro : le vendredi 7 juin 2019 a eu lieu l’inauguration de l’exposition Just a few drop of pink Copertone de Stella Kapezanou, une peintre de la région. 

Alors que finissent de dessiner les derniers adultes de l’atelier du soir, l’inauguration de la nouvelle exposition principale de Fougaro commence. Elle est ouverte au grand public et annoncée comme telle. En plus de l’exposition à découvrir ce soir-là, les équipes du café-bistrot sont mobilisées. Le barman a préparé avec l’artiste un cocktail qu’elle a voulu plus rose que rose – presque imbuvable pour certains. Sont aussi servies de petites focaccias aux légumes savamment découpées, colorées et disposées. En buvant ce cocktail, en mangeant ces petits pains aux couleurs des tableaux de Kapezanou, on devient sans s’en rendre compte ses personnages, des caricatures de nous-mêmes : nos beaux habits deviennent kitsch, nos sourires deviennent comme factices, notre perception du monde se déplace. Un groupe joue des versions instrumentales de morceaux que l’on croit reconnaitre par moment. Pour échapper à la transe survitaminée de la soirée Cupportone, il faut s’éloigner un peu, lire une citation de Sophocles que les deux jeunes bibliothécaires ont laissé sur un tableau noir, contourner la galerie et aller voir, sur une scène recouverte d’eau aux reflets orangers, les étudiantes en théâtre de l’université grecque jouer Médée en plein air. Huit Médée qui sont aussi nourrices, Creon, Jason, n’y rien comprendre, mais apprécier la musicalité de cette langue grecque. 

Ici, les arts se mêlent et s’entrecroise créant à leur carrefour une oeuvre nouvelle, insaisissable, c’est peut-être là que pour commencer se trouve le geste artistique de Fougaro.

Au début des années 1960, l’amitié entre le poète et peintre Brion Gysin et l’écrivain William S. Burroughs amène à la pratique du CUT-UP qui consiste, au sens large, à faire dialoguer des oeuvres déjà existantes pour en extraire une création nouvelle. Burroughs  construit des montages entre certains de ses écrits et des morceaux découpés de Joyce, Rimbaud, Kafka ou Shakespeare par exemple. Ce processus a plusieurs effets immédiats : 

D’une part, il illimite le verbe, un même vers prenant, selon sa position presque géographique, une infinité de possible. 

Ensuite, il fait passer la structure et le sens au second plan, la sensation, le rythme, la couleur des mots prenant le pas sur tout le reste. 

Enfin, il démonte le langage, il descend les grands poètes de leur piédestal où ils prenaient poussière et les rend accessibles à tous – puisqu’il incite quiconque à faire ses propres montages. Chacun pourra ainsi être le contemporain, le co-auteur, le camarade d’Arthur Rimbaud. 

C’est peut être ça Fougaro, un CUT-UP d’un genre nouveau…

Depuis 16 ans, Florica Kyriacopoulos travaille sur Fougaro alors même que le lieu est ouvert et accueille du public. Comme un peintre qui, alors qu’il a présenté sa toile, reviendrait encore et toujours la retoucher, rajouter un élément, en modifier un autre. Il ne s’agit que rarement de changements majeurs, de gros bouleversements, non, c’est un travail du détail, de l’infime élément, de la parfaite installation. Il s’agira d’un tableau qui d’un endroit à un autre prendra une teinte différente, il s’agira d’un mur qui sera repeint pour entrer mieux en résonance avec ce tableau, il s’agira d’une lampe déplacée, ajustée encore et encore pour qu’elle trouve sa place parfaite. 

Si l’on s’attarde quelque peu sur les autres oeuvres de Florica Kyriacopoulos comme ses photographies récentes ou passées, on y retrouvera ce même goût du détail, ce même oeil acéré toujours à la recherche de l’équilibre fragile, de la couleur profonde, du moment suspendu de la rencontre avec l’infime. Ce sont souvent de très gros plans, d’objet du quotidien, ou d’oeuvres d’art préexistantes : un élément mineur devient central, immense. Une fois encore elle déplace notre regard, une fois encore le petit, l’anodin trouve ici un espace d’expression, une fois encore c’est un CUT-UP. 

Florica Kyriacopoulos est une artiste du long court qui durant des années va tenter de saisir une énergie, un mouvement, une sensation sans jamais se fermer au possible, sans jamais chercher l’ordre, au contraire en accompagnant Fougaro dans le temps, en en restant à l’écoute. 

À l’image du CUT-UP Florica Kyriacopoulos est devenue au fil du temps maîtresse dans l’art de faire dialoguer les éléments. On pense, dans l’exposition Black&Bleu que nous avons évoquée plus haut, à cette estrade grise, à ce mur au néon bleuté. Un tableau tout à gauche dépassant du cadre projette comme une ombre noire, un autre tout aussi décentré émet une faible lumière jaune. Deux fauteuils beiges sont disposés autour d’une petite table basse ronde sur l’estrade, en face un troisième fauteuil, lui gris. À côté de l’estrade, sur un promontoire haut, fin et noir, une sculpture bleue comme un gâteau de mariage avec deux petites statuettes décapitées sur le dessus. Ce décor, cette mise en scène, nous chuchote mille histoires : est-ce l’ombre des mariés qui se projette sur le tableau du mur ? Si les deux fauteuils sont les leurs, à qui appartient le troisième ? Et si nous sommes dans le vestibule des enfers quels crimes abominables ces deux petites porcelaines ont-elles commis pour justifier un tel châtiment ? On retrouve d’ailleurs deux têtes, comme des crânes sur un autre tableau, sur un autre mur de la longue galerie qui porte définitivement bien mal son nom… c’est plutôt une grotte, une caverne, à l’image de Fougaro c’est un lieu d’art et non plus un lieu où l’on va voir de l’art. Ce n’est plus un lieu institutionnel, de certitude, où sont entreposés des espaces d’incertitude, les oeuvres. C’est l’espace même de l’incertitude et donc de la poésie, du rêve, de l’art. 

Florica Kyriacopoulos l’écrit : « In BLACK&BLUE I wanted to create an emotional landscape with two colours. A map of the human spirit facing its slings and arrows. I wanted depth of feeling and frailty to come through, but also strength. The process of selection started in my head months ago… I put aside favourite pieces, unhang paintings from the wall and discovered forgotten treasures. I looked at the works individually, and then grouped them together. I allowed the works to speak for themselves and lead me to choices. And then, I wove the pieces into the many venues of FOUGARO, allowing them to interact with all the other voices around them.»

Si le CUT-UP illimite le verbe, alors Florica Kyriacopoulos avec Fougaro illimite les oeuvres qu’elle a le soin de mettre en valeur, Fougaro est ainsi la somme de tous les détails que l’artiste aura su mettre en résonance, un coryphée de centaines de voix. À l’image la Grèce, Fougaro est un lieu vivant et qui a vécu, qui est plein de fantômes, loin des musées contemporains froids et aseptisés. Il y a l’odeur de Fougaro, qui vous saisit dès votre arrivée. Il y a la présence de ses murs porteurs d’histoire et le regard bienveillant de la cheminée debout encore après toutes ces années.

Quand en 1950, Jackson Pollock pose sa toile sur le sol pour y faire danser la peinture il détourne la ligne de sa fonction. Elle n’est plus figurative, s’enfermant sur elle-même pour dessiner des motifs plus ou moins abstraits. Elle est libre et devient Rhythm d’Autumn, c’est-à-dire pulsations, sensations, sentiments pour le spectateur, impressions. Le message, le symbole n’est pas montré, il est ressenti. La toile transforme un regardeur en spectateur. Il plonge celui qui accepte de se laisser faire dans un univers en mouvement. 

Quand en 2018, Florica Kyriacopoulos appose l’intitulé Art center à Fougaro, elle propose une autre approche de cet espace. Car Fougaro n’est pas seulement une architecture, le soin d’un agencement, un travail de paysagiste ou d’architecte. Fougaro ne saurait se contenter d’être pris en photo. Fougaro n’est pas figé, on ne peut pas le contempler de l’extérieur, il demande au spectateur d’aller vers, de s’immerger, de se laisser imprégner par l’oeuvre. Faire l’expérience physique, sensorielle de cette oeuvre d’art sans en nier aucun des éléments qui la composent et qui en font l’essence. 

Qu’est-ce qu’une oeuvre d’art où le rire d’un enfant fait partie de l’oeuvre ? Où des choses aussi éphémères qu’une odeur, que l’alignement d’une sculpture et d’un rayon de soleil, modifient intensément sa structure ? C’est une oeuvre du mouvement, du flux au sens latin du terme – fluxus, l’écoulement. Le contenu même de l’oeuvre Fougaro est en constante évolution – et pas seulement par la soif insatiable de Florica Kyriacopoulos pour le perfectionnement et l’ajournement de chaque détail du lieu – mais parce qu’en prenant un lieu vivant comme oeuvre alors par définition on accepte que ce soit une oeuvre incontrôlable, insaisissable et dont la forme est en fin de compte profondément anarchiste et anarchisante puisqu’elle n’admet aucun maître ni aucun contrôle que ce soit de la part de nous spectateur ou même de l’artiste qui l’a enfanté. Fougaro est un état de certitude (il a une adresse, des horaires d’ouverture, une programmation) qui vous plonge dans un état d’incertitude. À l’image du CUT-UP c’est une oeuvre de sensation et de rythme, une oeuvre qui se vie avant de se penser.

Car oui, aussi agréable et accueillant Fougaro vous apparaitra-t-il, il ne vous appartient pas, en tout cas pas tout de suite : Fougaro appartient à tous les artistes quels qu’ils soient c’est-à-dire à ceux qui créent de la vie et imaginent les possibles, il appartient aux étudiants qui studieusement se réfugient dans la bibliothèque, il appartient à ce couple âgé qui boit un café et qui semble là depuis toujours, il appartient aux choeurs des cigales, aux arbres centenaires. Mais surtout, à l’image de la planète, Fougaro appartient aux enfants de 7 ans, qui pédalent à toute allure dans ses larges allées et qui semblent tracer un sillon vers le futur.

Il est donc temps d’éclaircir rapidement cette opposition que nous avions relevée entre culture et art. Quelle différence fondamentale cela impose-t-il ? Pour le comprendre, il faut s’entendre sur la définition du mot Culture. Pour André Malraux « La culture, c'est ce qui répond à l'homme quand il se demande ce qu'il fait sur la terre.» La culture serait donc tout à fait indispensable puisqu’elle apparait comme l’ensemble passé et présent de ce qui constitue une civilisation, on parle de « bagage culturel ». Mais, si cette opposition a un sens, si la culture est notre précieux passé alors l’art est peut-être ce qui a à voir avec l’avenir, avec le pas encore créé, le en cours de création. L’art serait comme un cours d’eau que l’on ne peut arrêter, un flux à nouveau. Une fois créée, une oeuvre devient constituante, elle devient culture. L’art serait ce moment suspendu, insaisissable de création hors du temps. Cette définition implique que si Fougaro se réclame comme centre d’Art, alors il doit rester ce lieu de vie, de création constante qu’il est déjà. 

Le futur de Fougaro c’est par exemple un parc aux allures de forêt qui devrait ouvrir d’ici quelques mois. C’est la nature avec tout ce qu’elle a de rassurante et d’imprévisible. C’est sortir définitivement les tableaux des musées, les donner à voir à tous, les poser là, contre un tronc, sans autre forme de procès. C’est mettre au même niveau la délicate danse d’une feuille qui tombe, la délicate danse d’une des sculptures de Mehler, la délicate danse d’une petite fille devant le tout. Parce que voilà nous arrivons pour conclure à notre dernier point concernant les CUT-UP et que nous avions annoncé en introduction. Fougaro dépoussière l’art et propose à chacun d’être artiste. 

Si l’on accepte qu’une oeuvre d’art soit en discussion, on admet aussi de la discuter, c’est-à-dire de ne pas la considérer comme au-dessus, comme allant de soi, c’est une proposition que vous êtes en droit questionnée. Déjà, voilà un geste vers celui qui sera trop effrayé de ne pas être à la hauteur. Ensuite, si l’on accepte que l’art est partout, qu’il a tout autant sa place dans la galerie que dans le bistrot ou la bibliothèque alors on crée autant de possibilités de créer ce moment de la rencontre avec une oeuvre. C’est-à-dire non pas le passage en revue d’une exposition comme on consulte un catalogue, mais un moment de saisissement. Pour être surpris par une oeuvre, peut-être ne faut-il pas s’attendre à la voir, peut-être que justement un lieu atypique a plus de chances de créer cette surprise. Enfin, si l’on accepte que les oeuvres des « amateurs » de Fougaro aient droit à leur exposition au même titre que celle d’artistes plus reconnus alors on admet que l’art n’a de valeurs que sensibles et personnelles. 

FKPcollection est, d’après Florica Kyriacopoulos, une « Collection de coeurs ». C’est-à-dire qu’elle n’est pas motivée par la valeur économique d’une oeuvre, mais par sa valeur émotionnelle, son histoire. C’est justement quand elle rencontre une oeuvre qui va entrer en résonance avec elle, ou un moment de sa vie, qu’elle va se proposer de la prendre en charge, de la faire rentrer dans sa collection personnelle, dans son musée intérieur, dans son CUT-UP. Est-ce que Fougaro aurait été Fougaro si Florica Kyriacopoulos jeune fille n’avait pas travaillé l’été dans l’usine de tabac de son père, si adolescente elle n’avait pas visité les usines reconverties en centre d’art des États-Unis, si elle n’avait pas débuté sa carrière d’artiste peintre sous les orangers de Nauplie ? Si Fougaro est l’oeuvre de la vie de Florica Kyricopoulos à l’image de tout ce qu’elle a toujours fait et promu, c’est son coeur qui en est la principal boussole. 

Cet article, puisqu’il prend le parti de considérer Fougaro comme une oeuvre d’art, ne peut pas faire l’impasse sur sa créatrice, mais dans la réalité du lieu, le nom de Florica Kyriacopoulos n’apparaît jamais, sur aucune affiche, aucun écriteau, aucune pancarte ou autre programme comme c’est si souvent le cas lorsque les artistes s’accaparent et parfois monopolisent des lieux d’art. Ici, Florica Kyricopoulos est à la fois présente dans tous les détails et d’une discrétion, d’une absence qui laisse à chacun la place de se sentir à son tour créateur dans Fougaro. En dernier lieux Fougaro est un CUT-UP puisqu’il tranche, déchire le pré-existant et vous propose de ré-assemblée l’avenir. C’est ça son geste artistique, un geste qui dit : Créez, faites quelque chose. Puisque l’art ici est central, puisque tout ici vous incite à le faire, vous prend dans sa marche, dans son mouvement, dans sa danse de création alors créez, reprenez les stylos, les pinceaux, les pages, les toiles, les ciseaux : Reprenez la parole…

« I was amazed that I had lived for so long without any awareness of my artist self. That got me thinking about the process of self-awareness. Using my personal experience as a case study, I concluded that many people lived their lives without ever fully exploring or discovering their own potentials.

I decided to make it my life’s mission: I would create a place that would offer young and old the possibility to discover and develop their own creative potential. For I was and remain convinced that creativity can transform lives, making happier people. »

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