Matéo Mavromatis

Doctorant Arts et Esthétiques de la scène Aix Marseille Université

Nordisk Diptyk #1 : VÖLUSPÁ

Poème anonyme en vieux norrois de la mythologie nordique.

La Völva est une voyante convoquée par Odin : il veut connaître l’avenir du monde et des dieux. Elle parle au nom de la mémoire

La Völva décrit le vide primordial avant la création.
Il n’y avait ni sable, ni mer, ni ciel, ni terre — seulement le néant.
Ensuite, la création commence :
Les étoiles sont fixées dans le ciel par les dieux. Ils créent Midgard, le monde des hommes, et donnent l’âme, l’esprit, le souffle, la parole aux premiers humains : Askr et Embla

Au commencement, les dieux vivent en paix. Ils travaillent l’or, vivent dans l’harmonie. Mais tout change lorsque trois puissantes femmes apparaissent. Elles instaurent le destin, qui devient inévitable, même pour les dieux. C’est la fin de l’âge d’or.

La Völva évoque ensuite des événements clés du panthéon nordique :
– La guerre entre les dieux Ases et Vanes, qui finit par une trêve et un échange d’otages
– L’arrivée de Gullveig, la sorcière que les Ases brûlent à plusieurs reprises sans parvenir à la tuer puis cloute de lances
– Le meurtre de Baldr, le dieu de la lumière et de la beauté, tué par son frère Höðr, manipulé par Loki. C’est l’un des signes annonciateurs du Ragnarök, car Baldr est un être pur, et sa mort symbolise la fin de l’innocence divine.

La Völva décrit une montée des tensions cosmiques :
Les loups géants, Sköll et Hati, poursuivent le Soleil et la Lune — ils finiront par les dévorer. Le monde est plongé dans une longue nuit.
La corruption humaine augmente. L’arbre-monde Yggdrasil tremble.
Les géants s’agitent, Loki est libéré de ses chaînes, le navire Naglfar prend la mer.

Le grand affrontement commence. Les forces du chaos, menées par Loki et les géants, attaquent les dieux. Fenrir, le loup monstrueux, tue Odin. Víðarr, fils d’Odin, venge son père en tuant Fenrir.
Thor combat Jörmungandr, le serpent de Midgard : il le tue, mais meurt empoisonné.
Le feu cosmique, mené par Surtr (géant de feu), consume le monde.
Tout est détruit. L’univers s’effondre dans les flammes.

Mais avant la destruction complète du monde, La völva annonce une renaissance :
La terre émergera à nouveau, verdoyante. Les dieux survivants reviennent : Víðarr, Vali, Magni et Móði. Baldr revient des enfers.
Le mal est vaincu. Un nouveau monde de paix s’installe.

La Völuspá n’est pas un récit de fin du monde, c’est une cosmologie cyclique, à la fois tragique et porteuse d’espoir.
Elle met en scène la lutte constante entre ordre et chaos, entre le destin et la volonté.

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